Note d'orientation Aix-Marseille Provence Métropole

Avec 3 149,20 km2, Aix-Marseille-Provence Métropole est la plus grande métropole de France. 1 900 000 habitants peuplent ce territoire polycentrique composé de deux villes centres principales (Aix-en-Provence et Marseille) et de 89 autres communes de différents niveaux (villes moyennes, petites villes et villages). Son paysage est marqué par la dualité entre des zones très urbanisées plus densément bâties et des plaines agricoles et espaces naturels qui recouvrent 73% de sa surface mais sont mis à mal par son modèle de développement, marqué par un étalement urbain ralenti mais toujours réel. Ses habitants y sont déjà fortement exposés aux dérèglements climatiques.
Pour faire face à ces enjeux de transition, la Métropole s’est dotée d’un programme de travail plaçant l’intensification au cœur qu’elle conduit de façon partenariale avec la société civile organisée au sein de son Conseil de développement et plusieurs acteurs de terrain (professionnels de la construction, de la formation, institutionnels…). C’est dans le prolongement de ces réflexions engagées par la Métropole que la plateforme posera la question des intensifications désirables et solidaires au sein de ce territoire pluriel, en prenant pour angle d’étude la fabrique ordinaire de la ville. L’enjeu sera de questionner, d’identifier et d’outiller les modalités et conditions de nouvelles modalités de développement et de réparation dans une métropole offrant des potentialités d’intensification liées à son polycentrisme et à sa faible densité, pour concilier sobriété foncière et énergétique, qualité du cadre de vie et réponse aux besoins sociaux. La question de l’intensification sera abordée dans sa double dimension : densification par bâti nouveau et/ou meilleur usage du bâti existant.
La plateforme interrogera les attendus de l’intensification au regard de la trajectoire et des logiques de développement dans le temps long, en lien avec le renforcement du changement de paradigme du développement depuis le début des années 2000. Quelle intensification le territoire métropolitain a-t-il connu ? Quelles formes prend-elle dans la diversité des situations territoriales ? A quels besoins a-t-elle répondu ? Quelles contraintes a-t-elle générées ? Partant d’un travail de définition conceptuel, d’interpellation de la communauté des acteurs sur les signifiants de l’intensification et d’une capitalisation de la connaissance déjà produite, cet axe objectivera les processus d’intensification dans leur diversité et sur le temps long en mobilisant des méthodes mixtes, quantitatives et qualitatives.
Ce second axe identifiera et qualifiera les gisements potentiels destinés à accueillir les processus d’intensification dans une démarche de diagnostic orienté vers l’action. Des locaux vacants jusqu’aux écoles en passant par les friches, espaces délaissés, sous-utilisés ou minéralisés, espaces publics, toits, bureaux, quels sont les supports possibles de l’intensification et selon quelles modalités ? A quelles conditions sont-ils mobilisables, et pour quels usages ? Quels arbitrages supposent-ils entre les différents usages et intensifications ? Quels liens ces gisements entretiennent-ils entre eux ? Pour quelle contribution à la (re)création ou au renforcement d’une part des liens entre ville, périurbain et espaces naturels, d’autre part de l’ancrage territorial des projets d’intensification et de leurs habitants ?
Cet axe mesurera les écarts entre les potentialités d’intensification et l’effectivité de leur mise en œuvre. L’objectif sera de parvenir à une compréhension des tensions et des difficultés pouvant conduire à des blocages pluriels (économie du projet, recours et résistances, ingénierie technique et opérationnelle…), voire à des processus de dédensification ou d’abandon de projet. Nous faisons l’hypothèse que l’identification de ces freins permettra en miroir de dégager les leviers afin de rendre l’intensification plus désirable et porteuse de sens.
Dans une posture plus méthodologique, le dernier temps de l’analyse sera placé dans une logique d’accompagnement des processus d’intensifications et de démonstration d’autres modes de faire prenant mieux en compte les impacts sociaux et environnementaux des décisions d’aménagement. Sur la base des leviers identifiés, il s’agira d’explorer avec les acteurs les possibilités de transformation du territoire. Quels nouveaux modes de faire ensemble imaginer ? Qui faire participer et impliquer et de quelle manière ? Quels outils et processus mobiliser ?
Nathalie BRUANT, Chargée de mission Métropole, Agence d’urbanisme de l’Agglomération marseillaise
Frédéric BOSSARD, Directeur de l’Agence d’urbanisme de l’Agglomération Marseillaise
Emma CERVANTES, Chargée de mission Prospective et Transitions
Luc JOULE, délégué général et direction artistique, Image de ville
Serge LERDA, Directeur de l’Agence d’urbanisme Pays d’Aix Durance
Ludovic VERRE, Responsable de l’atelier dynamiques et prospectives territoriales, Agence d’urbanisme du Pays d’Aix Durance
Olympe RIEU, Pôle paysages et projet urbain, Agence d’urbanisme du Pays d’Aix Durance