Sud-Est
Sud-Ouest
Territoires ultramarins
Nord-Ouest
Nord-Est
Interroger les modalités de relocalisation face à l’érosion et la submersion pour la commune d’Awala-Yalimapo (Guyane française) : déplacer un village en sauvegardant l’identité amérindienne pour une habitabilité partagée et solidaire (IMoLoCAY)
La commune Awala-Yalimapo est depuis plusieurs années confrontée à des processus d’érosion et de submersion de son littoral entraînant un risque pour le village de Yalimapo. Dans ce contexte érosif marqué, les élus se posent la question de l’adaptation du territoire communal face à ces processus nécessitant la mise en œuvre d’une possible relocalisation d’une partie du village tout en sauvegardant l’identité amérindienne du territoire.
La commune d’Awala-Yalimapo est une jeune commune créée en 1988 et a pour spécificité d’être l’une des deux communes autochtones de Guyane. Elle présente la caractéristique d’être peuplée majoritairement d’Amérindiens. Ce statut fait que la commune est conjointement administrée par les élus et les deux chefs coutumiers. Ces derniers sont directement impliqués dans la gestion du foncier et notamment dans l’attribution du foncier et des permis de construire. L'autorité coutumière dispose d'un arrêté reconnaissant ses droits d'usages collectifs exclusifs
La population face aux processus morpho- sédimentaires très dynamiques a dû s'adapter à travers le temps par une très grande mobilité de ses activités et donc de son habitat. L’architecture vernaculaire elle-même, par les techniques constructives employées, répond à ce besoin de mutabilité et de mobilité. Mais qu’en est-il aujourd’hui avec des implantations villageoises fondées sur des principes d’urbanisation, d’équipement et de réseaux fixes ? Ce phénomène interroge certes la municipalité d’Awala-Yalimapo sur la gestion des crises ponctuelles récentes (submersion marine dont la fréquence et la propagation s'intensifient) mais également sur l'anticipation LAURÉAT 2023 POPSU TERRITOIRES 127 d'une érosion telle qu'elle devrait placer certains habitants en situation de risque avéré nécessitant une relocalisation d’une partie des habitations. Une telle situation ayant déjà eu lieu par le passé avec une population certes mobile, nous questionne aujourd'hui sur les capacités concrètes de déplacement d'une partie des administrés, de leur habitat et de leurs activités. Elle appelle une réflexion architecturale et urbaine sur une ville amérindienne mutable, à la frontière entre itinérance et ancrage territorial, entre modernité et tradition.
Outre le fait d'analyser, de décrire et de prévoir la dynamique côtière et la submersion marine, le projet vise principalement à favoriser le dialogue et l’acceptabilité des risques et des solutions techniques, notamment en termes de mutabilité. Le projet de recherche-action promet en définitive d'aider collectivement la municipalité et ses administrés à se projeter dans un territoire mouvant, tout en légitimant l’ambition d’exemplarité et en innovant dans la démarche et la co-construction d’un territoire résilient en dépassant les démarches et les normes proposé par la pensée de la France hexagonale qui produit les règles urbaines et le cadre légal. La recherche propose de renverser le regard sur la gestion d’un territoire littoral confronté à une crise érosion/submersion en partant du terrain et des ces caractéristiques et non du savoir-faire hexagonal. L’ensemble de l’approche dévelop- pée pour envisager le projet de relocalisation pour la commune d’Awala-Yalimapo participe pleinement à la stratégie de gestion du littoral envisagée par la municipalité.
Équipes
Ressources liées
- Vidéo