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Habiter les cendres : la forêt girondine après l'incendie de 2022
La recherche-action « Habiter les cendres » est consacrée à cinq petites villes forestières et périurbaines affectées par les incendies de l’été 2022 en Gironde : Belin-Beliet, avec plus de 5000 habitants dans le Sud du département, Hostens, commune connue pour sa base nautique, Landiras, commune de 2200 habitants entre forêt des Landes et vignoble des Graves, Saumos, village de 500 habitants dans le Sud Médoc, et Cazaux avec 4000 habitants, un quartier de La Teste de Buch, située sur un espace littoral touristique et militaire. Ces petites villes ont toutes été entièrement évacuées temporairement lors des incendies successifs entre la mi-juillet et la mi-septembre 2022 qui ont ravagé au total 32 000 hectares de forêts de pins maritimes. Ce projet vise à étudier ces cinq communes par une approche ciblée sur les risques naturels et la gestion du foncier forestier
Le Département de la Gironde est la collectivité compétente en matière de lutte contre les incendies, et a fait part de son intérêt de mener une réflexion sur la question de l’habiter post-catastrophe. Depuis l'été 2022, un débat sur la politique publique à mener dans les petites villes forestières est en train de s'ouvrir. Dès lors, se posent des problèmes sociaux, politiques, juridiques qu'il s'agit de préciser et de questionner. Le projet « Habiter les cendres : la forêt girondine après l’incendie » consiste, par le biais d’une démarche collaborative et participative, à mieux cerner les stigmates vécus post-catastrophe, à identifier les transformations foncières à l’œuvre, à mettre en évidence leurs cohérences et contradictions éventuelles pour enfin, esquisser les formes possibles d’une politique d’aménagement et de réappropriation territoriale réussie du point de vue des usagers de la forêt et des habitants des petites villes sinistrées.
Aujourd’hui, ces petites villes forestières doivent faire face à une situation inédite qui interroge tous les habitants : quels choix politiques prendre pour imaginer ensemble la ville et la forêt de demain ? N’est-ce pas le moment d’engager une réflexion sur les liens à construire entre Bordeaux et son arrière-pays forestier ? Plusieurs axes de discussion sont à mettre en œuvre dans ce contexte : l’optimisation des plans de prévention des risques incendies avec l’aménagement de nouveaux pare-feu ; la gestion foncière et juridique de la forêt incendiée ; la relocalisation des activités économiques et touristiques ; la réhabilitation du patrimoine culturel ; le développement du secteur photovoltaïque en vue d’une diversification de la production énergétique ; la restructuration de la filière-bois et les nouvelles perspectives sylvicoles en contexte de réchauffement climatique et de sécheresses estivales accrues ; et enfin, la valorisation du patrimoine naturel incendié.
Cette recherche se propose de solliciter des publics variés (propriétaires et usagers de la forêt, classes des écoles primaires, commerçants, associations locales, etc.) pour les faire contribuer collectivement, par le biais d’une médiation audiovisuelle en dressant des portraits ayant vocation, à capter et restituer la parole habitante. Ce support audiovisuel permettra de mettre l’ensemble des contributeurs sur un plan d’égalité dans des relations chercheurs-praticiens-habitants bien souvent asymétriques. La question de l’esthétique et de l’approche sensible d’un territoire semble particulièrement pertinente dans un territoire mis sous le feu des projecteurs médiatiques durant un été, dont les images traumatiques restent ancrées dans la population locale. De façon plus détaillée, le support méthodologique utilisé est une démarche collaborative déployée en trois temps et ponctuée de séminaires d’étape entre l’équipe de recherche et les représentants de la collectivité associés au projet.
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