La métropole coopérative et ses ressources
Laura Brown
Fabien Reix
Adrien Gonzalez
Patrice Godier
Maxence Mautray
Bordeaux Métropole, qui accueille dans ses 28 communes plus de 780 000 habitants, connaît une forte attractivité, du fait notamment du rayonnement de son patrimoine, de ses politiques publiques d’aménagement et de développement économique ou encore de son récent rapprochement de Paris par le train à grande vitesse. Il s’agit d’affiner la compréhension de ces ressorts de l’attractivité, mais aussi d’en interroger les limites, en observant notamment quelles pressions elle fait porter sur les écosystèmes à proximité ainsi que sur différentes strates sociales de la métropole et de son bassin d’influence.
La métropole bordelaise, comme toutes les grandes villes, exploite des ressources à grande échelle pour assurer son fonctionnement et son développement. Les tenants et aboutissants de ces échanges entre territoires, qui ont longtemps été l’affaire d’experts, s’imposent aujourd’hui comme une nouvelle « affaire publique » du fait de l’injonction à une plus grande durabilité. Les collectivités territoriales cherchent en conséquence à gouverner autrement les inégalités dans la répartition des gisements de ressources et des lieux de leur utilisation, notamment en mettant en évidence les interdépendances entre territoires, en les inscrivant dans des processus globaux de transition et en renouvelant les outils mobilisés.
Au cours de la dernière décennie, Bordeaux est devenue la « ville la plus chère de France » après Paris. La recherche vise à caractériser cette augmentation des prix immobiliers en en donnant à voir les dynamiques spatiales. Cela permettra notamment d’évaluer si des phénomènes de spéculation foncière peuvent être observés en différents points du territoire métropolitain, si l’attractivité liée au rayonnement culturel et économique hors du territoire régional est un ressort de l’inflation et s’il existe d’importantes disparités infra-métropolitaines dans les dynamiques des prix immobiliers.
Le dynamisme économique de Bordeaux Métropole pousse certains observateurs à parler d’un écosystème entrepreneurial bordelais, qui serait particulièrement favorable à l’innovation numérique. La recherche, qui s’appuiera sur une base de données des start-up locales et une enquête auprès de leurs salariés, vise à savoir s’il s’agit là d’un simple effet de mode ou si le développement, puis la mise en réseau, de certains services et activités se traduisent par des effets économiques profonds et durables.
Laura Brown
Fabien Reix
Adrien Gonzalez
Patrice Godier
Maxence Mautray
Les entités territoriales sont découpées administrativement en différentes structures qui correspondent à des échelles et des compétences distinctes. Ce maillage administratif ne coïncide pas nécessairement avec ce que l’on identifie comme les bassins de vie, ni avec les espaces vécus par les populations qui les composent. Ce constat amène à envisager les relations que peuvent entretenir ces entités territoriales les unes avec les autres.
Les métropoles ont longtemps été pensées comme des vecteurs d’attractivité. Leur position de centralité et le regroupement de nombreuses structures administratives, économiques, politiques et touristiques en leur sein ont poussé à les envisager comme des centres capables d’attirer autant les investissements que les flux humains. Parallèlement, la place de l’échelle de gouvernance municipale s’est vu croître depuis la fin des années 1980, accordant une place et une indépendance à ces métropoles toutes imbriquées dans des réseaux d’échanges multi-scalaires.
Dans des territoires aux espaces pluriels et divers, les modes de vie et les pratiques habitantes sont nombreux. Ainsi, interroger ceux-ci revient à appréhender les relations entre l’ensemble des populations et espaces d’un territoire au travers de la vie de ses habitants. Les parcours résidentiels, les mobilités, l’alimentation, l’accès aux soins ou aux loisirs sont autant de domaines concernés par la diversité des modes de vie pouvant permettre de trouver des leviers d’action publique dans le but d’améliorer la qualité de vie de chacun.
Les enjeux de biodiversité et de ressources naturelles tels que leur préservation et leur gestion s’inscrivent dans les territoires, au-delà des périmètres administratifs, et permettent de repenser les complémentarités entre territoires. Les flux de matière et d'énergie mis en œuvre dans le fonctionnement d’un territoire et analysés au prisme du métabolisme urbain, donnent à voir les jeux d’acteurs qui les structurent et leur inscription territoriale, au-delà de la simple dialectique territoire servant / servi.
Alors que 13 millions de français se disent éloignés du numérique (Ministère Cohésion des territoires, 2019), l’accès au numérique (à internet et ses outils) soulève des enjeux d’inclusion et d’accès aux services ou encore de cohésion, d’attractivité et de développement économique du territoire. Les technologies numériques sont porteuses d’espoir dans le développement des territoires - notamment dans la lutte pour désenclaver et enrichir les territoires ruraux, ou dans la quête d’accélération de la transition énergétique et de la participation citoyenne.
L’accès à un habitat décent pour toutes et tous dans un tissu urbain de qualité est un enjeu majeur pour les collectivités, et de nombreuses problématiques poussent aujourd’hui l’action publique à penser l’aménagement territorial en fonction de celles-ci. Tout d’abord, l’urgence climatique impose un changement de paradigme autour de l’étalement urbain, et donc une réflexion sur la densification vertueuse des villes comme des petites communes. On lutte contre l’étalement urbain, bien que la périurbanisation des métropoles leur offre d’importantes emprises foncières.
Si la place de la santé dans l’action publique métropolitaine est au premier plan dans un contexte de crise sanitaire, les collectivités cherchent en permanence les leviers permettant l’accès aux soins pour toutes et tous. Les coopérations territoriales autour de la santé sont nombreuses, du développement des tissus de praticiens aux systèmes de gouvernance des politiques locales de santé, en passant par le soutien à la recherche et en l’innovation sociale dans ce domaine.