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Quel rôle jouent les territoires ruraux dans les processus de mondialisation du secteur de la construction ? Comment sont-ils en mesure de structurer des filières courtes qui répondent aux enjeux de rénovation du patrimoine bâti ? Le territoire de CC&V, comme de nombreux territoires ruraux, est caractérisé par une déprise démographique et une dévitalisation économique, inscrites dans une histoire industrielle notable, due à l’exploitation passée de gisements de charbon. Aujourd’hui, l’exploitation de la ressource bois, qui structure une partie des activités économiques, est caractéristique d’un modèle économique linéaire et externalisé. Cette situation expose les territoires à de fortes problématiques d’approvisionnements auxquelles sont sensibilisés les élus locaux.

Les Combrailles constitue un patrimoine bâti particulièrement dégradé. Dans un contexte de crise énergétique aiguë, il existe un fort enjeu à développer une rénovation rapide des nombreuses passoires énergétiques. De surcroît, l’accentuation des évènements climatiques extrêmes liés au dérèglement climatique (tels que l’intensification des épisodes de grêle) ont aujourd’hui de fortes répercussions sur la durabilité des bâtiments. Ainsi, la recherche se demandera comment l’analyse du métabolisme rural (flux et stock de matériaux mis en jeu par le fonctionnement du territoire), réalisée avec les différentes parties prenantes, permet d’engager une transformation des modèles économiques conventionnels vers des économies locales et circulaires qui renforcent la résilience territoriale.

La recherche s’appuie sur une hypothèse selon laquelle la mobilisation de ressources naturelles locales d’une part et la structuration de filières de matériaux de construction pour l’adaptation du patrimoine bâti d’autre part, génèrent des conflits autour de la préservation des écosystèmes, des pratiques et usages des sols. Il s’agit donc de mobiliser la co-construction démocratique pour réaliser une analyse du métabolisme rural de la construction. Celle-ci sera réalisée à l’échelle des trois communautés de communes du SMAD des Combrailles.

Cette recherche-action, guidée par un idéal démocratique, est une expérimentation, visant, par la création de connaissances nouvelles, à la transformation d’une situation identifiée comme problématique. Dans une perspective d’incommunication, la co-construction démocratique doit embrasser les complexités des relations humaines faisant émerger nos points d’accord et de désaccord pour donner du sens à des perspectives communes. La méthodologie d’analyse du métabolisme rural sera introduite par une phase de problématisation (dialogue entre état de l’art et expertises des parties prenantes) qui permettra de lancer la phase d’enquête. Celle-ci aboutira à la co-construction d’un plan d’action, support de développement expérimental répondant à la problématique. Une évaluation (co-construite) de la recherche-action permettra d’identifier les progrès réalisés et de valoriser les résultats.