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Le plateau de Gergovie est une table basaltique de 70 hectares de pelouses sèches, prairies et bosquets d’arbres surplombant le territoire à une altitude de 750 mètres à proximité immédiate de la partie sud de Clermont-Ferrand. Ce plateau est aussi et surtout reconnu comme site classé Monument historique consacrant la bataille de Gergovie en -52 avant JC. Du plateau de Gergovie se dévoilent les paysages exceptionnels du massif du Sancy, de la chaîne des Puys et de la faille de Limagne labellisées par l’UNESCO, mais également de l’agglomération clermontoise. Le plateau de Gergovie est donc un espace d’appartenance des clermontois, tout autant qu’un site touristique emblématique d’intérêt national. Mettant en visibilité la diversité et la qualité des paysages géologiques, agricoles et forestiers, il est également un lieu visible de nombreux espaces de l’agglomération (au sein même de la ville de Clermont-Ferrand, depuis la rivière Allier, depuis la montagne de la Serre ou le Puy-de-Dôme…). Paysage remarquable, ce plateau est aujourd’hui au carrefour d’une mise en scène touristique qui doit être interrogée sur l’articulation des ressources à même d’en faire un lieu de tourisme durable, pour les habitants de l’agglomération, tout autant que pour les touristes.

Le plateau de Gergovie s’inscrit géographiquement sur la commune de La Roche Blanche. Il est au cœur des stratégies territoriales de l’intercommunalité Mond’Arverne et de la Métropole Clermontoise. La problématique du projet est donc d’amener les collectivités locales à s’interroger sur la mise en tourisme de ce plateau, dans un souci de construction d’une stratégie touristique concertée et équilibrée. Aujourd’hui fortement marqué par une mise en scène touristique des vestiges archéologiques et historiques (Musée archéologique de la bataille de Gergovie, sentier d’interprétation historico-paysager), le site n’en est pas moins un environnement fragile marqué par une protection au titre de Natura 2000 qui pourrait demain constituer un belvédère d’observation des changements écologiques et paysagers du plateau, de ses marges et de l’agglomération au sens large.

 L’hypothèse de la recherche-action réside dans la capacité à révéler la pluralité des récits des différents types d’usagers du plateau. Il sera donc important d’interroger cet espace vécu et de mieux comprendre ce qui attache les habitants, usagers, touristes dans la fréquentation de ce plateau. Ce recueil de matériaux sera un support pour identifier les risques inhérents à une invisibilisation d’une ressource mise en danger par la fréquentation accrue du site.

L’identification des narrations que l’équipe cherchera à recueillir sur les représentations du territoire portées par les habitants, les associations et les acteurs socio-économiques se fera dans le cadre d’une méthodologie de terrain. Trois étapes ont été identifiées :

-    révéler les différents aspects et usages du plateau à partir d’arpentages, de lectures paysagères, de récoltes d’indices des changements en cours dans les différents attributs naturels ou patrimoniaux du site ;

-    enquêter les usages du site par des dispositifs d’enquêtes sur le terrain, auprès d’experts des différentes ressources du plateau, par des outils laissant la place à la construction d’une iconographie d’animation territoriale (cartes sensibles, portfolio photographique et/ou audio) ;

-    construire des scénarios touristiques pour le site à structurer avec tous les partenaires en charge de sa gestion.