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Située au sud de Gap, en position frontalière avec l’Italie, la communauté de communes s’ancre dans un territoire rural de moyenne montagne, caractérisé par de faibles densités démographiques et par un isolement relatif. Au sein de cette haute vallée alpine, Barcelonnette (2550 hab.), et secondairement, Jausiers (1150 hab.), accueillent la majorité des emplois et les principaux équipements de proximité. Ces deux pôles animent un territoire composé pour le reste de petites communes marquées par un peuplement dispersé et de nombreux hameaux. Après trois décennies de croissance démographique continue (1982-2008) portée par la vitalité de l’économie touristique et les migrations de retraite, le territoire perd désormais des habitants en raison du départ des jeunes, du vieillissement de la population et de la fermeture des activités militaires (2008) dont les effets ont été négatifs sur l’emploi. Pour autant, ce territoire demeure attractif auprès des retraités, des résidents secondaires et en vertu d’une activité touristique « quatre saisons » qui commence à se renouveler dans ses formes en complément du tourisme de sports d’hiver fragilisé par le déficit chronique d’enneigement. Ce territoire étant marqué par une forte dépendance automobile, la mobilité constitue un enjeu de premier plan pour les habitants comme pour les élus.

La recherche se donne pour finalité d’examiner, en milieu rural et de montagne, les conditions d’une transition vers des mobilités décarbonées conjuguant « exigence de sobriété » et « droit à la mobilité pour tous ». Sur cette base, il s’agit d’accompagner les acteurs du territoire dans une réflexion sur les politiques locales de mobilité et les changements d’usages, en identifiant les déterminants, les freins et les leviers aux changements de pratiques. Les contraintes liées aux basses densités, couplées aux caractéristiques morphologiques du territoire, peuvent donner le sentiment que l’autosolisme est un horizon indépassable. A travers une approche sociologique de la mobilité le projet réinterroge la mobilité rurale au-delà de tout présupposé,permet d’identifier des contraintes qui s’exercent sur les ménages mais également la diversité des ressources qui s’offrent à eux pour s’organiser et produire de nouveaux arrangements dans un contexte d’injonction au changement et de crises emboîtées (climatiques, énergétique, sociale). Au-delà du cas d’étude, il s’agit aussi d’expérimenter une méthode qui vise à comprendre et accompagner les changements de comportement de mobilité en prenant au sérieux les singularités du territoire, les caractéristiques de la société locale, la diversité des besoins de mobilité qui s’y expriment, en lien avec la construction des modes de vie et d’habiter. Cette approche des modes de vie est d’autant plus importante qu’elle questionne l’imbrication de deux types de mobilités : celle du quotidien et celle configurée par l’activité touristique à la bi-saisonnalité encore très marquée.