La commune nouvelle fait-elle territoire?
Annabelle Morel-Brochet, en collaboration avec Emmanuel Bioteau, Alexandra Le Provost, Martine Long.
Appartenant à la Communauté Urbaine Angers Loire Métropole, la commune nouvelle de Longuenée-en-Anjou (6 351 habitants) est née de de la fusion en 2016 de quatre communes. L’étude de cas interroge le processus de fusion, ainsi que le vécu de ce nouveau territoire par celles et ceux qui l’animent au quotidien : habitants, élus, associations, entreprises, agents. Quelles sont alors les conditions d'adaptation des services au public, l’ajustement des habitudes et l'appropriation territoriale qui en découlent ?
On présente souvent comme motivation première des créations de communes nouvelles le maintien des dotations d’État et la réalisation d’économies d’échelle. Qu’en est-il ?
La fusion, engagée au 1er janvier 2016, fait passer Longuenée-en-Anjou du 25e poids démographique (pour sa commune déléguée la plus peuplée) au 10e dans la Communauté Urbaine. Cela modifie-t-il les rapports de force au sein de la communauté ?
Pour la commune elle-même, dont la taille reste relativement modeste, et de laquelle il ne se dégage pas un pôle villageois dominant, quelles sont les conséquences de ce changement d’échelle et de ces caractéristiques sur la gouvernance, l’identité et l’organisation territoriale des services (publics notamment) ? Le choix de maintenir les quatre mairies déléguées peut-il être considéré comme un facteur d’acceptation du nouveau périmètre par ses habitants, ses usagers, ses citoyens ?
Les élus municipaux ont fait le choix de s’entourer dès le départ d’un cabinet conseil, pour les accompagner, préparer les agents municipaux comme la population au changement de périmètre. Cette méthode constitue-t-elle un exemple ?
Dans leurs démarches, pratiques, représentations, comment les habitants, mais aussi les associations et les entreprises vivent-ils ce « nouveau » territoire ? Partant des points de vue de ces acteurs, dans quelle mesure la nouvelle cartographie communale impacte-t-elle l’accès aux services et équipements municipaux ? Quelles sont les incidences de cette création communale sur les périmètres d’intervention des associations, sur la carte et les transports scolaires, etc. ? En fonction des besoins de la population, comment s’organisent les pratiques et les mobilités quotidiennes à cette échelle ?
Annabelle Morel-Brochet, en collaboration avec Emmanuel Bioteau, Alexandra Le Provost, Martine Long.
Les entités territoriales sont découpées administrativement en différentes structures qui correspondent à des échelles et des compétences distinctes. Ce maillage administratif ne coïncide pas nécessairement avec ce que l’on identifie comme les bassins de vie, ni avec les espaces vécus par les populations qui les composent. Ce constat amène à envisager les relations que peuvent entretenir ces entités territoriales les unes avec les autres.
Dans des territoires aux espaces pluriels et divers, les modes de vie et les pratiques habitantes sont nombreux. Ainsi, interroger ceux-ci revient à appréhender les relations entre l’ensemble des populations et espaces d’un territoire au travers de la vie de ses habitants. Les parcours résidentiels, les mobilités, l’alimentation, l’accès aux soins ou aux loisirs sont autant de domaines concernés par la diversité des modes de vie pouvant permettre de trouver des leviers d’action publique dans le but d’améliorer la qualité de vie de chacun.