Métropole et éloignement résidentiel. Vivre dans le périurbain lyonnais
Eric Charmes (dir.)
L’agglomération lyonnaise connaît une expansion importante depuis plusieurs décennies. Si la Métropole du Grand Lyon est composée de 59 communes et habitée par 1,3 million d’habitants, elle ne couvre qu’une partie restreinte de l’aire d’influence de l’agglomération. Il s’agit, à cette échelle, de s’interroger sur les relations entre la métropole et les autres territoires, en se concentrant sur des enjeux sociaux et économiques, afin de réfléchir aux modalités, aux référentiels et aux outils mobilisables par les métropoles pour réduire les inégalités spatiales.
Pour beaucoup de ménages qui travaillent dans le Grand Lyon, l’accession à la propriété d’une maison individuelle passe par le franchissement des limites de la métropole. Il s’agit de préciser ce qui détermine le choix entre un appartement dans une commune de banlieue populaire et une maison individuelle aux confins de l’aire métropolitaine, en portant une attention particulière au coût des mobilités quotidiennes et à la vulnérabilité énergétique. Cela permet de questionner les politiques de solidarité qu’il est possible de mettre en place pour lutter contre les différents types de précarité auxquels peuvent être exposés les ménages périurbains.
L’attrait pour la maison individuelle contribue, avec d’autres processus, à l’étalement des métropoles jusque dans des territoires dont les fonctions étaient jusqu’alors principalement agricoles ou naturelles. La lutte contre cet étalement urbain apparaît, dans les documents de planification et d’urbanisme des collectivités de l’aire métropolitaine lyonnaise et, en particulier dans les schémas de cohérence territoriale, comme une volonté partagée. En étudiant comment la lutte contre l’étalement urbain est perçue par différents acteurs, il s’agit d’évaluer si les collectivités sont en capacité d’établir une stratégie coordonnée en la matière.
Des dynamiques de coopération entre l’institution métropolitaine et les collectivités voisines existent. Il s’agit de les donner à voir, en mettant en évidence la diversité des intérêts à coopérer et des moyens pour le faire. L’analyse porte notamment sur les syndicats mixtes auxquels la métropole et les collectivités limitrophes adhèrent. Deux domaines de coopération, pouvant particulièrement donner lieu à des complémentarités entre territoires, feront l’objet d’une analyse détaillée : les politiques du transport ainsi que les modalités de gestion de l’offre de loisirs, de culture et de tourisme.
Parmi les résidents des territoires de l’aire métropo-litaine éloignés des centralités lyonnaises, les étudiants sont confrontés à des choix résidentiels et de lieux d’étude spécifiques, qui peuvent avoir des effets sur leurs parcours, et notamment leur capacité à accéder à des études longues ou particulièrement valorisées. Il s’agit de comprendre les ressorts des choix étudiants et d’identifier les leviers d’intervention des collectivités territoriales, en particulier en ce qui concerne la lo-calisation et l’attractivité de différents sites universi-taires, mais aussi l’organisation des mobilités et des lieux de résidence des étudiants.
Eric Charmes (dir.)
Les entités territoriales sont découpées administrativement en différentes structures qui correspondent à des échelles et des compétences distinctes. Ce maillage administratif ne coïncide pas nécessairement avec ce que l’on identifie comme les bassins de vie, ni avec les espaces vécus par les populations qui les composent. Ce constat amène à envisager les relations que peuvent entretenir ces entités territoriales les unes avec les autres.
L’accès à un habitat décent pour toutes et tous dans un tissu urbain de qualité est un enjeu majeur pour les collectivités, et de nombreuses problématiques poussent aujourd’hui l’action publique à penser l’aménagement territorial en fonction de celles-ci. Tout d’abord, l’urgence climatique impose un changement de paradigme autour de l’étalement urbain, et donc une réflexion sur la densification vertueuse des villes comme des petites communes. On lutte contre l’étalement urbain, bien que la périurbanisation des métropoles leur offre d’importantes emprises foncières.
Si la place de la santé dans l’action publique métropolitaine est au premier plan dans un contexte de crise sanitaire, les collectivités cherchent en permanence les leviers permettant l’accès aux soins pour toutes et tous. Les coopérations territoriales autour de la santé sont nombreuses, du développement des tissus de praticiens aux systèmes de gouvernance des politiques locales de santé, en passant par le soutien à la recherche et en l’innovation sociale dans ce domaine.