Le Pays Basque, ce finistère du sud-ouest entre mer et montagnes, pays historiquement rural polycentré et ancienne terre d’émigration, connait une triple attractivité économique, résidentielle et touristique. Ces dynamiques présentent des externalités négatives qui s’ajoutent aux conséquences déjà perceptibles du changement climatique. Le tryptique « pression anthropique, défi climatique, forte identité culturelle » participe donc des enjeux de toutes les politiques de la Communauté d’Agglomération, et est au coeur de ce programme de recherche-action.
Ainsi, la problématique de la recherche est d’approcher comment les transitions en cours et celles que les acteurs vont devoir mettre en œuvre pour assurer une adaptation de notre société aux changements (climatiques, écologiques, sociaux et territoriaux) peuvent-elles trouver une partie de leurs ressources dans les singularités culturelles et biogéographiques d’un territoire, ici le Pays Basque ? L’originalité de cette plateforme est en effet de puiser dans l’approche de la bio-inspiration territoriale.
Le Centre d’Études d’Expertises en Biomimétisme (CEEBIOS), Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) à but non lucratif, est associé à la plateforme portée par l’UPPA, Université de Pau et des Pays de l’Adour, pour apporter sa connaissance et son approche de l’inspiration du vivant et des dynamiques collaboratives bio-inspirées. Il propose d’explorer avec un « collectif de parties prenantes » volontaires dans le Pays Basque, la notion de « culture territoriale » spécifique au Pays Basque.
Le rapport à l’agroécologie ou la structuration des organismes qui interviennent dans le secteur (syndicats, coopératives) se présentent comme des niches culturelles à mettre en lumière au regard de la problématique de la plateforme. L’intérêt est de voir ici une culture vivante, renouvelée inscrite dans des outils contemporains.
La coopération et la question syndicale, abordés dans l’axe précédent sous l’angle agricole, seront élargies à d’autres domaines tant il semble que l’investissement collectif, soit une spécificité locale à étudier. Des travaux menés au sein du laboratoire TREE (sociologie et géographie) donnent du crédit à l’hypothèse. De nouvelles investigations en projet, notamment sur les mouvements sociaux et leur structuration, portés par des sociologues, viendront compléter l’analyse au sein de la plateforme.
La première recherche IKERKETA, menée dans le cadre du PUCA au sein de Conférence Permanente sur l’Aménagement et l’urbanisme du Pays Basque (CPAU Pays Basque) entre 2003 et 2005 sera ici poussée en dépassant la maison dans sa dimension strictement architecturale pour ouvrir sur d’autres formes et d’autres échelles en se projetant par exemple dans des formes urbaines complexes intégrant l’espace public.
La place de l’arbre, des forêts, des cours d’eau, des espaces indivis, constitueront des ouvertures à explorer pour déchiffrer ce que ces éléments nous disent de la manière d’habiter localement. Les relations et perceptions de statut de propriété de ces espaces, tant publics que privés, feront l’objet de l’analyse. Ces réflexions seront engagées sur des terrains d’exploration spécifiques : les cercles des montagnes (approche du bien commun), l’axe de la Nive (eau, énergie, déplacements), l’écharpe verte (thème végétal).
Équipes
UPPA
CEEBIOS
TERRITORY LAB