Note d'orientation Saint-Etienne Métropole

La Métropole stéphanoise constitue un terrain stimulant pour développer une connaissance des mobilités réelles, qui puisse informer la conception des politiques publiques et les inscrire dans les enjeux de transition écologique et de justice socio-environnementale. Le territoire est en effet marqué par la variété de ses configurations territoriales – de la ville intermédiaire de 174 000 habitants qu’est Saint-Etienne aux petites villes en passant par la ville émergente et l’ampleur de la périurbanisation – par ses dynamiques démographiques contrastées, par ses logiques macro et micro-ségrégatives marquées sur son territoire et par la proximité de la métropole lyonnaise, dont l’attractivité provoque des dynamiques combinées de métropolisation et desserrement.
Métropole exerçant directement sa compétence transports / mobilités, engagée depuis 2022 dans l’élaboration de son Plan de Mobilité, elle a proposé d’orienter la plateforme stéphanoise sur les mobilités métropolitaines et leurs enjeux, dans un contexte d’interrogation sur les modalités de développement économique et territorial face au dérèglement climatique et à la montée des inégalités et des injustices. La notion de mobilité sera entendue dans une acception large, soulignant qu’elle n’est pas une capacité « partagée » par tous les individus et groupes sociaux.
Ce chantier préliminaire visera à consolider et discuter la compréhension des pratiques de mobilité et des représentations sur l’accessibilité du territoire, dans le contexte du projet d’établissement d’une halte ferroviaire et d’un pôle d’échanges multimodal dans la vallée du Gier, articulant échelles locale et « interterritoriale », au sein de l’axe reliant Lyon à Saint-Etienne.
Une analyse historique des politiques de mobilité dans l’agglomération de Saint-Etienne permettre de poser la question de leur place dans l’agenda politique métropolitain. Comment ont-elles été articulées aux grands enjeux de l’action publique intercommunale ? Quel est le poids de ce domaine d’action dans le budget de la collectivité ? De quelle manière la mobilité a été construite en tant que « problème public local » ? Dans quelles mesures les enjeux environnementaux liés à la transition environnementale et énergétique se sont-ils greffés sur ces politiques ?
Ce chantier de recherche visera à explorer les liens entre pratiques de mobilité et représentations territoriales dans les espaces périurbanisés. Quelles sont les représentations du territoire des habitant·es et des usager.es de ces espaces ? Comment sont perçues les centralités traditionnelles des vallées industrielles ? En quoi leurs visions nourrissent leurs pratiques ? D’un point de vue méthodologique, cette analyse des pratiques et des représentations sera menée à partir de la population des étudiant·es, dans le double contexte d’une part du déploiement d’une politique d’attractivité volontaire de la part de Saint-Etienne Métropole et l’Université Jean Monnet depuis 2019, et d’autre part de la double zone d’attraction, pour les jeunes résidant dans la vallée du Gier, que constitue le site Lyon – St-Etienne, en matière d’enseignement supérieur.
Afin de mieux comprendre la dialectique mobilité / immobilité, et de se saisir de l’enjeu de la démobilité, la focale sera portée d’une part sur l’inclusion sociale des populations précaires ou marginales, et d’autre part aux modes de vie « périurbains », la Grand-Croix et surtout ses bassins versant au nord et au sud de la vallée du Gier se situant globalement à la limite des « fronts de périurbanisation » des agglomérations stéphanoise et lyonnaise.