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Saisir les mécanismes de précarisation, les problématiques d'accès aux droits et l'action sociale territoriale à Saint-Girons
Saint-Girons est une petite ville rurale marquée par une précarité visible ; cette recherche-action porte sur les mécanismes de cette précarisation rurale, les problématiques d’accès aux droits et l’action sociale locale, dans un environnement marqué par des contraintes budgétaires, par la territorialisation de l'action publique locale et la dématérialisation des démarches administratives.
La recherche propose d’analyser, d’une part, les parcours et la diversité des problèmes sociaux rencontrés par les publics ruraux précarisés, visibles et invisibles, et d’autre part, de saisir comment l’action sociale locale est pensée et se coordonne entre les différents acteurs, publics et associatifs, intervenant à différentes échelles territoriales, pour répondre aux besoins sociaux et favoriser l’accès aux droits et aux aides sociales. La problématique centrale est : Dans quelle mesure les politiques sociales de Saint-Girons et leurs acteurs (publics et associatifs), intervenant à différentes échelles du territoire, parviennent-ils à se coordonner pour répondre à la diversité des problématiques sociales, d’accès aux droits et aux aides des publics précarisés, dans un contexte de dématérialisation des démarches administratives ?
Le premier axe de cette recherche part de l’hypothèse que les parcours de précarité prennent des formes hétérogènes, plus ou moins visibles, et que derrière une minorité occupant l’espace public, se cachent des ménages âgés isolés, des jeunes actifs fragilisés par l’absence de logement, des exploitants agricoles, des familles monoparentales, des couples en difficulté et des néo-ruraux désenchantés. Il s’agit de caractériser la précarité saint-gironnaise par le biais des données statistiques existantes et à travers une analyse des parcours de vie des personnes précaires, des points de basculement, de leurs représentations sociales et des phénomènes de disqualification sociale. L’analyse des parcours des précaires envisage ainsi d’identifier la multi-dimensionnalité des problématiques sociales auxquelles sont confrontés les précaires (précarité économique, administrative, numérique, énergétique, logement, santé, emploi, mobilité, mode de garde, etc.) mais aussi leurs expériences et représentations de l’accès aux droits et à l’aide sociale et des institutions sociales locales, pour saisir les conditions et les mécanismes de mobilisation (ou non) des offres publiques.
Le second axe de cette recherche part de l’hypothèse que les transformations contemporaines de l’action publique locale soulèvent des problématiques particulières en milieu rural et propose de les explorer à partir de l’analyse de l’action sociale locale de lutte contre la précarité conduite à Saint-Girons. Il s’agit d’identifier les différents acteurs en présence, d’appréhender la manière dont ils cadrent les problèmes sociaux et caractérisent les publics cibles, conçoivent et mettent en œuvre des interventions sociales locales pour répondre à la multi-dimensionnalité des problèmes sociaux des publics précarisés, dans un contexte budgétaire restreint en milieu rural. L’analyse entend saisir comment les différentes collectivités territoriales (commune, intercommunalité, département) construisent, coordonnent et articulent l’action sociale locale à Saint-Girons en matière de lutte contre la précarité, d’accès aux droits et aux aides sociales des publics précaires.
La méthodologie de recherche s’inscrit dans une approche qualitative socio-anthropologique mobilisant plusieurs méthodes de recueil et de traitement des données. La méthode collaborative de co-construction de la recherche-action réunit l’ensemble des parties prenantes du projet (acteurs publics, associatifs et personnes concernées). L’enquête qualitative s’articule autour d’entretiens semis-directifs, d’ethnographies et de méthode visuelle (réalisation de capsules vidéo). Il s’agit d’enquêter auprès des personnes précaires pour saisir les difficultés qu’elles rencontrent au quotidien et dans leur accès aux droits, mais aussi des décideurs et des intervenants sociaux issus du secteur public et associatif (élus, agents administratifs, professionnels du travail social, bénévoles, etc.) pour analyser l’action publique locale. Cette méthodologie vise à saisir les discours, les pratiques et les interactions entre les publics et les acteurs du social.