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La trajectoire territoriale de Saint-Jean-d’Angély,  petite ville de centralité de moins de 7 000 habitants, située en Charente-Maritime, a connu un passé particulièrement florissant dont le premier témoin visible repose sur la richesse de son patrimoine architectural, cette ville a aussi été le théâtre de chocs successifs : la crise du phylloxéra (1870 environ) mettant un terme à la production viticole et à son commerce, la fermeture d’usines à partir des années soixante dont la plus emblématique est la biscuiterie Brossard en 2013 et la disparition de services publics d’Etat (caserne militaire en 1996...). . Dans ce contexte, les décideurs locaux souhaitent inverser la tendance et ont inscrit leur territoire dans des dispositifs de soutien à la revitalisation de leur territoire autant à l’échelle communale qu’à l’échelle intercommunale (Petites Villes de Demain, AMI centre-bourg…).

Dans un contexte où une des caractéristiques de l’industrie française tient dans son maintien en milieu rural (27 % de l’emploi dans les espaces ruraux sont encore industriels, pour 16,5 % en moyenne en France), la recherche interroge la capacité de rebond des petites villes rurales. Sur quels ressources et réseaux peuvent s’appuyer les acteurs publics et privés de ces territoires pour changer la trajectoire territoriale de la petite ville en déclin ? Quel rôle et quelle marge de manœuvre pour les maires dans le développement industriel de ces communes ? La problématique de développement industriel des petites villes rurales est-elle spécifique ? Leurs avantages et freins sont-ils particuliers à ce type de territoires ? Pour Saint-Jean-d’Angély et son intercommunalité,  renouveau urbain et économique semble s’amorcer en renouant avec l’exploitation et la transformation de ressources locales traditionnelles : l’agroalimentaire biologique en soutenant la création d’un pôle d’activités de la filière bio “Val bio Ouest” depuis 2011 ; l’implantation d’un centre thermal, projet resté en sommeil depuis une vingtaine d’années. Le territoire souhaite ainsi orienter son renouveau productif vers le développement de l’économie du bien-vivre. Des premiers résultats (création d’emplois, augmentation de la population étudiante, ouverture en 2024 d’un centre thermal).

Tenant compte du contexte et de la trajectoire de développement de Saint Jean d’Angely (1), le projet cherche à mieux comprendre le jeu des acteurs et les solidarités territoriales sur lesquelles la ville peut s’appuyer (2) et les conséquences que le renouveau productif peut engendrer en termes d’espaces vécus (3).

1. L’analyse de la trajectoire se basera sur une méthodologie antérieurement éprouvée qui suppose de recourir simultanément à des données et indicateurs quantitatifs longitudinaux et des données qualitatives (entretiens, revue documentaire).

2. S’agissant ensuite de l’analyse du jeu des acteurs, des données qualitatives seront collectés sur le sujet grâce à l’analyse de chaînes relationnelles et de proximités (cartographie des réseaux sociaux d’acteurs). Cette étude sera enrichie en interrogeant les représentations des parties prenantes de ce renouveau productif “perçu” et leur appropriation sur le renouveau productif “vécu”. Cette partie fera l’objet d’ateliers participatifs, d’enquêtes par questionnaire notamment auprès des salariés des entreprises concernées et auprès de la communauté étudiantes et d’entretiens semi-directifs.

3. Pour l’analyse des aménagements urbains enfin, la technique des parcours commentés, qui consiste à décrire ses perceptions et ses ressentis en parcourant la ville sera mobilisée, ainsi que des ateliers de reconstruction spatiale pour mener une réflexion collective sur la reconversion de la friche polluée de l’ancienne usine Brossard.