Encore appréciés de manière positives, la croissance démographique et le développement économique de la métropole toulousaine peuvent aussi être générateurs de risques et de tensions. Si les deux précédent POPSU ont pu souligner les fragilités de cette trajectoire métropolitaine et les écueils quant à son habitabilité, dans quelle mesure le contexte de changement climatique – augmentation des températures et instabilité pluviométrique - n’en viendrait-il pas à révéler aussi son inconfort à venir ? Par quels signaux faibles ou plus forts cette entrée en inconfort serait-elle repérable, mesurable et comment l’objectiver et l’instrumenter dans/pour l’action publique ? En quoi les chemins emprunter actuellement par les politiques publiques locales et nationales tentent d’y remédier et avec quels effets ? La résilience métropolitaine ne peut faire l’économie d’une réflexion sur la mutation des espaces existants tant de leur morphologie que de leurs usages mais comment s’y prendre ? Enfin, quelles perceptions et quels vécus les « toulousains » ont de ces ajustements et quelles en sont les conséquences en termes d’inégalités sociales ; atténuation, renforcement et/ou recomposition ? Fabriquent-ils du réconfort et pour qui ?
Dans cette perspective, la plateforme toulousaine se donne pour objectif d’étudier les transitions métropolitaines à l’œuvre ou à conduire face à un horizon incertain de crises pouvant prendre des formes multiples : climatique, écologique, sociale, économique ... L’angle d’analyse privilégié ici sera la notion de confort dans une approche évolutive ; son historicité, ses registres contemporains individuels comme collectifs, mais aussi son devenir métropolitain afin d’interroger les (ré)aménagements/ménagements du territoire métropolitain. Cette observation/exploration s’appuiera sur une diversité de méthodes, un croisement pluridisciplinaire et un dialogue partenarial. Quatre axes de travail irrigueront la démarche de recherche-action :
Les politiques de transitions impliquent de réévaluer la place de la question sociale dans la durabilité urbaine en connectant les enjeux écologiques aux fragmentations socio-spatiales. L’équipe de cet axe, associant politistes, climatologues, géographes … souhaite d’une part, proposer une analyse documentée des politiques publiques des transitions « territorialisées » à l’œuvre et mises en perspective. D’autre part, cet axe se pense aussi comme support de propositions aux acteurs locaux pour accompagner ces transitions, les anticiper le cas échéant, et adapter le territoire aux enjeux présents et à venir.
Marqueur d’un singularité constructive inscrite dans une histoire locale (l’utilisation de la brique) ou du premier boom démographique économique du développement aéronautique, le bâti toulousain se retrouve en difficultés dans la mise en œuvre d’une amélioration énergétique global, ce d’autant plus qu’une mutation générationnelle et sociale du peuplement de parc est à l’œuvre. Associant architectes, ingénieurs en génie civil et en génie urbain, urbanistes, cabinets de conseils et bureaux d’études… l’équipe de cet axe viendra questionner l’incontournable mais difficile amélioration énergétique des petites et moyennes copropriétés. A travers une analyse des politiques publiques et des démarches d’amélioration entreprises il s’agira, outre l’appréciation des leviers et des freins à une approche globale et performante tant techniquement que socialement, de parfaire la connaissance de ces objets résidentiels hétérogènes aux trajectoires diverses et d’en identifier les fragilités et valeurs intrinsèques.
Dans un contexte de réchauffement climatique particulièrement exacerbé - les canicules vont augmenter en fréquence, durée et intensité – comment atténuer les effets des îlots de chaleurs urbains. En s’appuyant sur des expériences d’innovations territoriales sociales et techniques développées dans d’autres villes, l’équipe de cet axe, composée d’ingénieurs en génie urbain, d’architectes, de climatologues, de géographes et d’acteurs publics … explorera les nouvelles manières de faire face à ce problème dans les politiques publiques et l’aménagement urbain à travers des enquêtes portant sur le développement d’un réseau public d’espaces refuges.
Souhaitant approcher le confort des espaces extérieurs à travers la figure du système de parcs l’équipe mobilisée dans cet axe, associant paysagistes, architectes, urbanistes, géographes, agronomes, écologues et sociologues … s’attachera à questionner la fabrique métropolitaine du point de vue des paysages, du vivant, des espaces publics ouverts de nature en articulation avec les systèmes agricoles adjacents et leur rôle dans l’habitabilité métropolitaine. Les enquêtes porteront sur les ressorts de cette réintégration des espaces urbains à leur géographie (hospitalités du vivant, valeur des sols…) ainsi que sur leur conception systémique des transitions (reliance humain/non humain). Ce travail envisage la figure du Grand Parc comme posant des conditions favorables pour conforter la place du vivant en contexte métropolitain. L’articulation de ces quatre axes, couplée au souhait exprimé par Toulouse Métropole d’une réflexion sur un observatoire des transitions, sera-t ’elle suffisante pour amorcer un autre récit territorial d’une métropole réconfortante ?
Équipes
Pilotes et partenaires de l'axe 1: Réinterroger / Repenser les politiques publiques par le confort
Pilotes et partenaires de l'axe 2 : Le patrimoine bâti du XXe siècle : l'incontournable mais difficile amélioration énergétique
Pilotes et partenaires de l'axe 3 : Les espaces refuges : identification et activation d'un réseau favorisant le confort thermique individuel et collectif
Pilotes et partenaires de l'axe 4 : Faire la métropole par les systèmes de parcs : comment réintégrer l'urbain à sa géographie ?