"La ville de Briançon (12 054 habitants), située dans les Hautes-Alpes à proximité de la frontière italienne, illustre bien le double phénomène d’explosion/implosion des villes mis en évidence par Henri Lefebvre dès les années 1960. Ses périphéries s’étendent, alors même que son centre historique, la cité Vauban, peine à maintenir son attractivité résidentielle1. Encerclé par les fortifications de Vauban (patrimoine Unesco), ce centre ancien est actuellement le support de deux processus interdépendants : la déprise et la muséification2.Comme de nombreux centres, la cité Vauban donne une impres-sion de déclin, en particulier en dehors des périodes touristiques où les volets fermés des résidences secondaires et les rideaux tirés des commerces marquent les rues piétonnes. En revanche, en haute saison, la cité s’anime et devient l’exemple même d’un centre muséifié : la rue principale, ses boutiques et ses terrasses sont pleines, les appareils photographiques capturent les grands classiques de la ville fortifiée, sa place d’Armes et ses monuments historiques. À travers leurs fenêtres, les habitants regardent les saisons passer et s’interrogent sur cet équilibre fragile. La cité Vauban est-elle vouée à devenir ce musée à ciel ouvert ou d’autres formes de projection sont-elles possibles pour maintenir et régénérer sa capacité d’accueil d’activités et d’habitants à l’année ?"
Découvrez cet article publié dans le Hors-série n°72 de la revue Urbanisme