L’objet de ce projet est la mise en commun de connaissances et d’expériences de la transition écologique dans trois grandes métropoles fluviales et portuaires : Strasbourg, Rouen et Lyon.
Lors de rencontres formelles et informelles, les représentants des métropoles de Strasbourg, Rouen et Lyon ont exprimé leur intérêt pour la mise en place d’échanges ciblés sur les thématiques fluviales. Il était alors apparu que les trois métropoles accordaient une attention croissante à leurs fleuves, aux fonctions vitales qu’ils assurent, à leurs fluctuations accentuées par le dérèglement climatique mais aussi aux nombreuses potentialités dont les espaces fluviaux sont porteurs dans de multiples domaines : énergie et écologie industrielle, logistique et mobilité, nature et cadre de vie, résilience, identité, culture, tourisme, …
Dans chacune des trois métropoles, des aménagements sont réalisés et des expériences sont menées pour valoriser les fleuves, pour les protéger, les rendre plus visibles et mieux articuler leurs apports naturels autant qu’économiques et culturels. Les espaces fluviaux et portuaires s’affirment à plusieurs titres comme des « laboratoires de transitions », que nous proposons de mettre en regard et en dialogue au travers de cette recherche inter-plateforme.
Les trois métropoles participantes font face à des enjeux spécifiques au regard de leur situation géographique et hydrographique, et engagent des projets originaux au regard des mutations des espaces fluviaux et portuaires. Dans le cadre de ce projet, il est proposé de travailler trois axes thématiques, un pour chaque séminaire, chaque axe orchestré par la métropole hôte du séminaire correspondant et abondé par les deux autres métropoles participantes.
Longtemps isolées et juxtaposées, les zones urbaines, industrielles et naturelles qui longent le fleuve ont appris à cohabiter, à générer de nouvelles formes d’urbanités unies par l’eau, et développent aujourd’hui différentes formes de synergies : frêt et transport multimodal et multiscalaire, réseaux intégrés de données et d’énergies, gestion écologique des espaces industriels… Où en sont aujourd’hui les métropoles et leurs ports dans leurs expériences d’intégration, et dans quelle mesure cette intégration participe-t-elle à leurs objectifs de transition écologique ?
Ville, port, métropole fluviale, corridors fluviaux et artères économiques : le fleuve cristallise les identités et génère de nombreuses solidarités. Culture fluviale et économie portuaire caractérisent ainsi la métropole, mais la mettent aussi en relation avec une chaine de villes et d’acteurs économiques répartis en amont et en aval. Comment se singularise la métropole fluviale, et comment organise-t-elle son action dans les chainages portuaires et fluviaux et aux multiples échelles du fleuve ?
Réchauffement et sécheresses transforment profondément les cycles hydrologiques des fleuves, de leurs sources (de moins en moins enneigées) à leur estuaire (menacé par la salinisation des terres et la montée des mers). À mi-parcours, les métropoles fluviales doivent aujourd’hui anticiper des risques de crues croissants et irréguliers et des périodes d’étiage paralysantes pour le trafic fluvial et dommageables pour les écosystèmes. C’est cependant aussi près des fleuves que se profilent des stratégies plus résilientes. Quels sont les nouveaux développements en termes de prévention (réduction des émissions, décarbonation de l’économie), de mitigation (atténuation des effets présents et prévisibles) et d’anticipation (adaptation des ports, des villes et des écosystèmes) ?